22 nov. 2011

Spectacle : Lorenoare fait bouger Douala



Pour sa première prestation à l'institut français de Douala, la chanteuse Lorenoare a voulu marquer le coup. Du choix des titres aux pas de danse exécutés, elle a mis tout en oeuvre pour marquer les esprits des mélomanes et autres fans de la capitale économique. Un pari gagné au regard de l'ambiance festive qui a régné tout au long du spectacle qui a duré près d'une heure et demie. C'est en éton, sa langue maternelle qu'elle chante. Et même lorsqu'on ne comprend rien de ce qu'elle dit dans ses textes, les cadences elles, sont un vrai régal pour les oreilles. D'ailleurs Sylvie Dikoumè n'a pas besoin de comprendre ce que l'artiste dit pour affirmer que, «promouvoir la culture de cette façon avec des rythmes du terroir est ce qu'il y a de mieux». Lorenoare et son orchestre le Baobab band se sont surpassés pour le plus grand bonheur du public qui le leur a bien rendu : cris et applaudissements. Pour encourager celle dont la grande aventure sous ce nom de baptême a commencé à Douala en 2010 avec le Massao (festival de voix féminines), les spectateurs ne sont pas fait prier pour l'ovationner. Pourtant, la soirée s'était ouverte sur une note triste.


En hommage à son père disparu le 21 octobre dernier, l'artiste lance les hostilités avec «vwâle mâ» (consoles-moi), un slow qui laisse percer la voix forte de la chanteuse, juste accompagnée de quelques notes de Joël, installé aux claviers. Le 2e titre «za nga» (qui), sera aussi exécuté dans la douceur.
La température va grimper lorsqu'elle entame «kénni» (vas-y). Un jazz enlevé qui arrache aux spectateurs des cris. Après 40 minutes de show, Lorenoare troque son corsage dos nus noir, agrémenté de fils jaune or, pour un haut bustier en bretelles de couleur jaune or, sur un pantalon noir. 

Sur «mayon Bwan» (je pleure mes enfants) et «Meyi ma loungbe» (tout passera), c'est avec plaisir que le public déguste un bikutsi sorti des profondeurs de la forêt. Les roulements de langue et les cris des jeunes filles en salle rappellent une soirée au village, autour du feu. Avec «san» (sang), elle revisite le «mbalim», un pas de danse des peuples du département du Mbam et Inoubou, dans la région du Centre.
L'artiste va surprendre plus d'un lorsque, sur «npack iding» (amour à sens unique), elle balance ses rastas dans un reggae fort cadencé. Le clou de la soirée est sans conteste le moment où la chanteuse invite son public à danser avec elle. Avec «zên» qui signifie le chemin, elle nous transporte chez les Zulu de l'Afrique du Sud.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire