19 mars 2012

Cameroun : Paris et football font bon ménage


Avec les multiples rencontres de football qui se jouent à travers le monde, PariFoot est devenu le jeu de hasard le plus pratiqué dans les grandes villes du Cameroun.

Prenez un jeu de hasard, ajoutez-y le sport préféré des Camerounais. Vous obtenez "Premier PariFoot", une recette que l’on déniche à tous les coins des grandes villes du Cameroun. Parfois, même, PariFoot met son grain de sel juste en face des kiosques de Pari mutuel urbain camerounais (PMUC). Jeunes et moins jeunes le consomment sans modération, les longues files d’attente devant les kiosques en sont une preuve. Les paris sont ouverts à partir de 300 FCFA et les gains correspondent à la multiplication des côtes de chaque match parié par la somme misée.

C’est un jeu qui semble donner du fil à retordre mais les adeptes s’y accrochent malgré tout. Le nombre de participants augmente de jour en jour, comme le témoigne Henriette, une caissière : "Avant, il n’y avait pas autant d’affluence qu’aujourd’hui. Ils sont plus nombreux à miser." Pourtant, ce n’est pas seulement une histoire de chance, il faut également travailler ses méninges de temps en temps, être calé sur l’actualité en football, notamment sur les favoris de tous les championnats européens. Bientôt, sera même incluse l’Euro 2012, prévu en juin en Pologne et en Ukraine. Mais le football n’est pas la seule donnée : il est aussi indispensable d’avoir un calcul mental qui ne trompe pas.

PariFoot : une stratégie bien organisée

Premier-Games est le fruit d’un partenariat entre Editec basé en Angleterre et La Royale des Jeux du Cameroun. En plus du PariFoot, qui reste le plus populaire, Premier-Games propose d’autres types de paris tels que le Rapid Loto, le Rapid Poker, la course virtuelle de lévriers et le Loto Premier. Le slogan de Premier-Games, "Jouez votre passion !", viendrait du fait que le football déchaîne les passions des Camerounais.

Premier-Games, la société éditrice, mène ses activités dans deux régions, Douala et Yaoundé, respectivement la capitale économique et la capitale politique du pays. A Douala, l’ouverture a eu lieu le 11 juin 2010. A Yaoundé, elle s’est faite le 4 décembre 2010. Le principe et les règles de jeux sont contenus dans une charte vendue à 50 FCFA et il est requis de se procurer une nouvelle fiche chaque fois que les matches de championnat ont lieu. Tout est dans la somme d’argent que l’on sacrifie et la côte des équipes sur lesquelles on parie. Car les parieurs peuvent miser sur autant d’équipes que leurs moyens les leur permettent. Le seul risque qui réside est celui de perdre tout son argent lorsque ne serait ce qu’un seul résultat des matches pariés s’avère erroné, ce qui est souvent le cas. "J’ai toujours été chanceux aux jeux mais ici, je ne m’en sors pas, depuis que je parie, il m’est arrivé de gagner une seule fois et plus rien !", nous souffle Gérard, un jeune habitué du jeu. Cependant, les adeptes de pronostiques ne lâchent pas prise : pour ceux qui ont l’habitude de perdre, la victoire des autres est leur motivation. Et ceux qui gagnent ont l’envie de récolter encore plus d’argent.

"Jouez votre passion", un slogan bien pesé par les inventeurs du jeu. Ces derniers ont même de quoi retenir les adeptes, en mettant à leur disposition plusieurs sortes de pari. En effet, entre pari sur handicap, à la normale, à la mi-temps et paris spéciaux, les passionnés "jouent leur passion", comme il se doit. La bataille entre grandes et petites équipes bat son plein dans les kiosques. Après avoir fait toute les équations possibles, Aristide nous explique sa stratégie : "Ca ne vaut pas la peine de miser sur les grandes équipes, avec un faible quota, elles ne rapportent pas assez. Et, miser sur les petites équipes, c’est prendre un risque énorme, même si elles ont un grand pourcentage. Elles gagnent rarement les matches face aux grandes équipes comme Barcelone." L’on peut imaginer l’état d’esprit des parieurs lorsqu’ils regardent les matches de football des équipes pour lesquelles ils ont misé. Âmes sensibles s’abstenir.

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