16 nov. 2011

Musique : "l'Afrique fête la démocratie"


Un public nombreux, composé essentiellement de jeunes, s'est rendu vendredi dernier, à la Coupole d'El Menzah pour assister au grand show baptisé «l'Afrique fête la démocratie». Le spectacle, organisé par la fondation Mo Ibrahim à l'occasion de la remise du prix de la bonne gouvernance en Afrique, a réuni une dizaine d'artistes tunisiens et africains de renommée, venus rendre un hommage à la révolution tunisienne et saluer le courage et la bravoure de la jeunesse tunisienne.

Le groupe tunisien "Pop Corn Stambali", composé de 16 percussionnistes, a ouvert le bal. Mettant l'assistance dans une ambiance frénétique, il a joué et chanté des rythmes puisés dans le répertoire musical traditionnel maghrébin et africain. Alliant le son particulier de la «darbouka» et du «bendir» à celui des castagnettes, les musiciens ont enflammé le public par une belle prestation de dix minutes. Sous un tonnerre d'applaudissements, la troupe tunisienne «Armada Bizerta» monta sur scène pour interpréter des titres à succès, qui dénoncent la dictature et appellent à la liberté. Nous en citerions notamment, le tube «La musique de la révolution» qui célèbre la victoire.

Ensuite, vint le tour du DJ marocain Anouar (DJ kutkiller) pour présenter pendant un quart d'heure, une musique rythmique diversifiée, puisée dans le répertoire international et maghrébin, invitant l'assistance à chanter et à danser avec lui. La soirée se poursuivit avec la chanteuse compositeur engagée Badiâa Bouhrizi, connue pour sa musique à thème. Soutenue par sa guitare, elle nous a interprété ses fameux morceaux «Labess» et «Mata akoul laha» qu'elle a dédiés à tous les détenus dans les prisons. Toujours ancrée dans le thème de la révolution, le spectacle, qui a été animé par le comédien Lotfi Abdelli et par la diva de la chanson africaine Angélique Kidjo, continua à chavirer le coeur du public, avec les jeunes représentants de la scène musicale alternative tunisienne, dont Bayrem Ben, Kilani, alias Bendir Man, célèbre par ses prises de position contre le régime de Ben Ali. Il nous a interprété des chansons satiriques appelant à la liberté et à la justice, telles «Hbiba, Ciao», «N'hibbik» et «Irdha âlina ya lommima», suivies du magnifique morceau «Inti essout» du collectif éponyme, projeté en vidéo.

L'ambiance de la soirée monte de plusieurs crans, avec l'entrée en scène des Africains. Et ce sont d'abord, Angélique Kidjo, puis le bluesman nigérian Keziah Jones, inventeur du «blues funk», qui ont réussi à faire bouger les derniers «réticents» d'un public déchaîné. Le comédien Lotfi Abdelli a enregistré, quant à lui, sa contribution par quelques extraits de son one man show «Made in Tunisia». Une prestation appréciée et applaudie par l'assistance.

Le moment fort attendu est enfin arrivé avec l'apparition de la star sénégalaise et mondiale Youssou Ndour qui, accompagné par son orchestre (le Super Etoile de Dakar), a offert au public pendant plus d'une demi-heure, un bouquet de ses meilleures chansons, avec en prime son célèbre tube «Seven seconds», interprété en duo avec Badiâa Bouhriz. Le concert s'est achevé sur des airs populaires sénégalais, où tous les artistes, qui ont pris part à ce show qui a répondu aux attentes de ses initiateurs, sont montés sur scène pour chanter et danser sur un rythme endiablé. Debout, le public fit un triomphe aux participants en leur réservant plus que des applaudissements nourris, des ovations.


Héla Sayadi

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