18 nov. 2011

Petit pagne, la nouvelle maison de mode rwandaise


« De belles choses peuvent sortir du Rwanda » : cette phrase semble être un véritable leitmotiv pour Elisabeth Dutrisac, la fondatrice de la marque rwandaise Petitpagne.com, créée en juin 2010, qui a lancé deux collections de vêtements filles et femmes, et confectionne également des objets artisanaux à l'intention des touristes : « Il y a des vêtements pour petites filles qui sont aussi vendues à Kigali,et une collection pour femmes. Nous avons la collection printemps-été 2012 que je suis en train de vendre, ensuite il y aura celle d'automne-hiver 2012-2013. »

Cette jeune ingénieure en micro-électronique de 35 ans, qui habite Kigali depuis un peu plus de deux ans à la faveur d'une mutation professionnelle de son époux au Rwanda, profite de son séjour aux pays des milles collines, pour assouvir sa passion, la mode, tout en adoptant une démarche entreprenariale équitable et sociale. « La couture, c'est quelque chose que j'ai toujours fait, j'ai toujours fait mes vêtements, dans ma famille, il y a des couturières. C'est une passion. »

Elisabeth s'est d'abord investie dans une association de quartier, Twese Hamwe, située à Kacyiru, qui dispensait une formation professionnelle aux femmes. « J'ai commencé par donner des cours de couture. Mais il fallait trouver des débouchées à nos élèves, donc j'ai créé une société car je ne crois pas vraiment aux ONG. Je voulais prouver à ces dames que l'on peut réussir en étant entrepreneur. »


Au printemps 2010, la société commerciale de droit rwandais petit pagne est donc créée : « Au jour d'aujourd'hui j'ai quatre employées, mais je vais réembaucher des gens car j'ai de plus en plus de commandes. J'ai passé 8 mois à former sur la qualité, pour atteindre un niveau professionnel. »


Si Elisabeth est exigeante sur la qualité des habits Petit pagne, elle n'en est pas moins socialement responsable : « Les jeunes filles qui sont chez moi ont un salaire qui est 15% supérieur aux salaires de référence à Kigali. Je leur paye la caisse sociale, elles ont droit à une assurance accident du travail, la société cotise pour leur retraite. Je leur paye aussi une mutuelle complémentaire ainsi que leurs impôts. C'est en cela que c'est une démarche équitable. »

Vendus à Kigali, les produits Peti tpagne s'exportent. A Dar es Salaam, dans un premier temps, en espérant prochainement vendre sur les marchés européens, français en particulier. « En janvier prochain, nous allons ouvrir un e-shop, avec des stocks en France. » Elisabeth a aussi des contacts au Japon et aux Etats-Unis, mais ne préfère pas les dévoiler : « tant qu'aucune commande ferme n'est passée, je préfère ne pas en parler. »

Les collections imaginées par Elisabeth sont à mi-chemin entre les traditions africaines, et un « rétro-chic », vintage, européen. Un beau métissage culturel, en somme. Petit pagne ne travaille que des matériaux et tissus africains, en refusant le made in China. Sur son site, Petit pagne affiche ses valeurs : créativité, entraide, respect. Un souhait ? « Je voudrais que l'entreprise réussisse, et que de belles choses puissent se faire dans ce pays qui m'a bien accueillie. » On vous l'a dit, c'est un vrai leitmotiv.





Jean-bernard Gervais

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