15 janv. 2012

Littérature : Bal des Sapeurs à Bacongo


L’écrivain congolais Patrick Serge BOUTSINDI qui a déjà publié entre 1998 et 2010, quatre recueils de nouvelles, trois romans et un essai ; respectivement intitulés : « Terre natale », « L’avis des ancêtres », « Le Mbongui », « L’homme qui avait trahit Moungali », « L’enfant soldat » , « Kakou et Mégane », « Une fille du Congo » et « Missives congolaises », nous revient dans son cinquième recueil de nouvelle : « Bal des Sapeurs à Bacongo ».

Dans ce recueil de nouvelle, l’auteur s’exprime spontanément au sujet d’un problème de société intéressant à plus d’un titre et qui mérite une grande attention. En effet, Patrick Serge BOUTSINDI a voulu comprendre pourquoi les jeunes et les adultes au Congo-Brazzaville s’investissent à l’excès dans la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes), alors qu’il y a d’autres défis à relever. Pourquoi s’habillent-ils comme des milords malgré le coût exorbitant de ces vêtements de marque ? Pourquoi un tel mimétisme ? Depuis quand la Sape est apparue au Congo-Brazzaville ? Et qui sont les premiers sapeurs congolais ? Comment la Sape est-elle devenue aujourd’hui un phénomène national ?
L’écrivain essaie d’éclairer le caractère décalé de la Sape auprès de la population congolaise, ainsi que les failles d’une société qui remonte à l’époque coloniale.

Au terme de ce recueil de nouvelle, une constatation s’impose. Elle est décrite par Justin-Daniel GANDOULOU comme suit : On sait que, par définition, on ne demeure pas Sapeur toute sa vie. A un moment de son parcours juvénile (…), le Sapeur songe à poser les pieds sur terre. Il est alors préoccupé par une tentative d’intégration sociale. Mais, sans en avoir réellement conscience, il traine l’image négative que l’ensemble de la société s’est faite de lui. Une image pourtant qu’il n’ignore pas tout à fait, mais dont il ne mesure pas les retombées sociales concrètes : les attributs symboliques et les apparences distinctives qui le caractérisent le font passer dans la société pour un délinquant. C’est au moment où il multiplie les démarches pour son intégration économique, car son intégration sociale en dépend, qu’il mesure le contrecoup de cette image.

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