7 mai 2012
Centrafrique: Africom privilégie le renseignement dans la traque de Joseph Kony
Depuis la mi-décembre, une centaine de conseillers militaires américains sont déployés dans la région pour aider les militaires sud-soudanais, congolais, centrafricains, et surtout ougandais qui luttent contre la LRA (Armée de libération du Seigneur). Si Joseph Kony se cache quelque part dans les forêts du sud-est de la Centrafrique, il faut parvenir à le localiser précisément. Dans sa stratégie anti-kony, Africom insiste donc sur la nécessité de développer le renseignement humain en Centrafrique.
En Centrafrique, quand un groupe de la LRA attaque un village ou des paysans dans la brousse, il faut plusieurs jours pour que l’information remonte. Le temps que les militaires ougandais de l’UPDF (Force de défense du peuple ougandais) arrivent sur zone, il est déjà trop tard. D’autant que les hommes de Joseph Kony empruntent les chemins des Peuls. Les traces se confondent. Les groupes s’évanouissent dans la nature.
D’où cette idée de développer les communications et le renseignement humain en équipant par exemple les villages d'une radio, explique le capitaine Kenneth Wright, commandant des forces américaines pour l’effort contre la LRA : « C’est une question de rapidité de l’information, comment l'information se diffuse depuis les villages… Comme ça on peut élargir l’espace de communication ».
Sans renseignement humain, les moyens sophistiqués de surveillance aérienne ou satellitaire sont moins efficaces. Pour le général Carter Ham, le patron d’Africom, le commandement américain pour l’Afrique, « le renseignement humain, c’est donc la clé pour capturer Joseph Kony ».
Mais attention, un tel programme peut avoir des effets pervers, préviennent les humanitaires, à l'image de Sabine Jékak, de l’ONG italienne COOPI qui travaille dans la région : « Ça pourrait servir pour connecter un peu les petits villages. Mais il n’y a pas d’électricité dans les régions. Les panneaux solaires et tout ce qu’on peut mettre autour, vont apporter de l’attention sur la personne responsable, et ça pourrait l’exposer à des attaques, même de la LRA ». Des sénateurs américains viennent de déposer un projet de loi pour autoriser la mise à prix pour toute information qui permettrait d’attraper Joseph Kony. On parle de 25 millions de dollars, mais le projet n’est pas encore adopté.
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