Une dizaine d'artisans est présente à la Foire internationale de Paris qui a ouvert ses portes depuis le 27 avril.
L'artisanat sénégalais est en vedette à cette édition car ses stands ne désemplissent pas au fil des jours. Des hommes et des femmes venus de Dakar et plus particulièrement du village artisanal de Soumbédioune sur la corniche, prennent part à la Foire internationale de Paris, véritable rendez-vous du donner et du recevoir. Différents produits sont proposés aux milliers de visiteurs du jour, venus des quatre coins du monde.
Les objets d'art, les tenues sénégalaises, les bijoux, etc., sont exposés dans le carré de stands occupé par nos compatriotes. Parmi ces exposants, Mme Khadidia Diawara, doyenne du groupe venu de Soumbédioune, se plaint des difficultés pour rallier Paris à chaque grand événement. Elle raconte son parcours : « je dois dire que notre gouvernement, contrairement aux pays africains présents ici, ne nous aide pas.
Nos collègues de la Mauritanie voisine bénéficient d'un soutien total de leur ministère qui a payé leur stand alors que c'est le contraire chez nous ». Mme Diawara déclare avoir déboursé 3700 euros soit près de 2,6 millions de francs Cfa pour disposer d'un stand. Elle s'indigne également des conditions d'accueil au consulat de France à Dakar pour l'obtention du visa.
« Je suis une habituée des foires malgré tout, il m'arrive de me présenter au moins deux à trois fois en renouvelant mes documents pour obtenir le titre de séjour », se plaint-elle. La dame invite les nouvelles autorités à prendre en charge cette question pour que les exposants aient de moins en moins de difficultés pour se déplacer à l'extérieur. A son avis, le nouveau ministre en charge de l'Artisanat devrait prendre toutes les dispositions nécessaires pour assurer un meilleur encadrement des artisans qui veulent monnayer leur talent lorsqu'il y a de grands événements mondiaux.
« Nous ne faisons pas de la politique mais nous osons dire que l'Etat doit nous écouter et nous offrir une place dans le développement économique et social du pays », conclut-elle tout en déplorant la crise mondiale qui ne rassure pas. Son collègue artisan, Nima Kanté, maîetre sculpteur sur bois à Soumbédioune, en est à sa 12eme présence à la foire de Paris. C'est un habitué des foires de Tunis, Lisbonne et Marseille. Il confirme les difficultés pour l'obtention du visa d'entrée mais s'indigne surtout de la cherté des stands proposés par les Français.
« J'ai payé cette partie à 4200 euros soit près de 2,8 millions de francs Cfa, en plus du transport du matériel et des frais d'hôtel et de restauration », explique-t-il. Selon M. Kanté, le soutien de l'Etat est vivement souhaité même s'il remercie le bon Dieu a propos des ventes qui peuvent être très intéressantes de temps à autre. De son coté, Cheikh Sow qui en est a sa 7eme participation, ne regrette pas le déplacement à Paris.
« C'est dur de faire ce voyage d'affaires mais il m'arrive de m'en sortir assez bien. Par exemple, je propose les objets d'art en miniature à 10 euros et les grands entre 200 et 300 euros », dit-il. Cet artisan de Soumbédioune où il tient un atelier, forme aussi des jeunes. Son voeu, c'est de voir l'Etat assister les artisans sénégalais en déplacement dans les foires où ils se considèrent comme des ambassadeurs du consommer sénégalais.
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