Les musiciens de Blick Bassy n'auraient pas fait les chœurs lors de ses deux concerts à Douala que cela serait passé inaperçu. En effet, le public reprenait en chœur toutes les compositions de l'artiste, qui reconnaît gaiement que, «vous chantez bien!».
Jeudi et vendredi derniers, l'ancien membre du groupe Macase, accompagné
de ses trois musiciens était en spectacle à l'Institut français de
Douala pour le plus grand bonheur de ses fans qui auront passé ainsi
sept ans sans voir leur star sur scène. La preuve, les deux dates ont fait salle comble. Blick Bassy jouait à
guichets fermés. La salle est comble. Mais les retardataires n'ont
aucune envie de rater le spectacle. Alors, à la place de chaises confortables, l'on se rabat sur le tapis,
autrement dit, à même le sol. Tout espérant que quelqu'un désiste et
abandonne son siège. Mais personne ne bouge et ce, jusqu'à la fin du
spectacle.
Il faut dire qu'il y avait de quoi scotcher les mélomanes sur leurs
sièges. Entre sa voix grave, ses pas de danse et son humour, l'ambiance
était bon enfant. Et même lorsque le chanteur cède la place à ses
musiciens, le public est loin de s'ennuyer. Batteur, bassiste, soliste rivalisent d'adresse avec leurs
instruments. Le spectacle est à la hauteur des attentes du public qui ne
quitte pas la scène des yeux. «Le gars bassa ci est fort», soutient
Aline, le regard pétillant.
Aidé de sa guitare, Blick Bassy revisite les titres du répertoire de
ses deux albums (Léman et Hongo calling). Un mélange de makunè, d'assiko
(danses des peuples bassa), de jazz et de ballades. Et l'entrée en
matière est en douceur. En effet l'artiste apparaît seul sur scène avec sa guitare. Pantalon
jeans bobaraba délavé (large aux cuisses et rétréci au niveau des
jambes), sur un chemisier à courtes marches, l'heure est à la
décontraction.
C'est dans cette ambiance que Jon Grandcamp le batteur et
percussionniste de la soirée donne le ton de la soirée sur le titre
«Massé». Vite repris en choeur par le public. Or, les musiciens ne sont encore qu'aux premières notes. Mêmes
réactions sur «Sdf», ou encore sur «Wè». Et au rythme fort endiablé des
chansons, cris et battements de mains suivent.
Le public va devenir euphorique lorsque Guimba Kounaté laisse sa
guitare solo pour un jeu de Tama (petit tam-tam de l'Afrique de
l'Ouest). L'instrument bien callé sous son aisselle, cet originaire du
Mali offre au public de belles sonorités de son pays. Un moment d'échange culturel qui se poursuit sur «Bolo». Grâce à
Alune à la guitare basse et au chant, l'on découvre que le bassa et le
wolof (langue du Sénégal), font bon ménage. Lorsque vient la tant
attendue «Maria», c'est un public déjà conquit qui se lève pour la
dernière danse.
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