La salle Simba du Centre international de conférence d'Arusha a accueilli, ce jeudi 31 mai 2012, l'ouverture de ses assemblées annuelles. 47è du genre, cette réunion importante dans la vie du groupe réaffirme la détermination de l'institution à demeurer la première banque qui accompagne le développement de l'Afrique. Option réitérée par Donald Kaberuka, le président de la BAD, et Alassane Ouattara et Jakaya Kikwete, respectivement chefs d'Etat de la Côte d'Ivoire et de la Tanzanie.
Crise dans la zone euro, affaiblissement des banques, persistance du problème de la dette souveraine et niveaux de chômage sans précédent. Ce sont autant de séquelles qui, si elles persistent, constitueront des boulets au pied du continent africain dans son essor pour le développement. Toutefois, affirme Donald Kaberuka, «nous sommes là pour dire au monde que les opportunités d'investissement en Afrique sont les plus faciles saisir et font partie de la solution aux problèmes mondiaux d'aujourd'hui».
Et tant pour les populations du nord du continent que celles de l'Afrique subsaharienne, dont la plupart des économies continuent d'obtenir des taux de croissance intéressants soit 5,9% en 2011 et probablement 6% en 2012, la BAD, par la voix de son premier responsable a redit tout son soutien dans leur combat pour vaincre la pauvreté, notamment par la création d'emploi au profit de leurs jeunesses.
«Un tiers des pays de la région affichent un taux de croissance de 7% voire plus, et quelques uns d'entre eux, des taux à deux chiffres», a ajouté M. Kaberuka. Même le Sud Soudan, nouvel Etat membre et l'Australie en sa qualité d'observatrice, et peut-être bientôt de pays membre, seront des priorités de la BAD. C'est dans la même logique que Alassane Ouattara, fera le constat que «d'afro-pessimisme, on est maintenant passé à l'afro-optimisme». Cependant, tout en partageant la même vision, Jakaya Kikwete, le président hôte du sommet, y met du bémol.
Dans une allocution certes un peu fleuve, parfois soporifique, mais de façon générale pertinente, le chef de l'Etat tanzanien n'a pas manqué de remarquer par exemple que l'Afrique subit une grosse perte au niveau du secteur touristique où sa part de revenu est plus qu'insignifiante. Et M. Kiwete d'accuser, entre autres, les compagnies de transport qui desservent très peu l'Afrique et à des coûts exorbitants, défiant toute concurrence par rapport à ceux qui sont pratiqués en Europe.
A ce titre, le rôle de locomotive joué par la BAD acquiert une importance capitale. Tous les intervenants à la cérémonie d'ouverture ont conscience de l'espoir placé en la BAD par les populations africaines et leurs dirigeants. «Nous sommes confiants que cette institution saura, grâce à la mobilisation de toutes ses compétences, préserver ses acquis et assurer son avenir avec plus d'optimisme et davantage de rayonnement à l'échelle continentale et internationale». Venant de Omar Kabbaj, conseiller du roi Mohammed VI depuis le 22 juin 2006, et de surcroîet président de la BAD du 26 août 1995 au 1er septembre 2005, cette réflexion vaut son pesant d'or , surtout que l'homme parlait au nom de Mohamed IV, le souverain marocain, dont le pays devrait abriter les prochaines assemblées de la BAD.
En tout cas, du haut du Kilimandjaro, tout en affichant une bonne dose de prudence dans les perspectives, du fait que «la résilience qui permet d'amortir les chocs est bien fragile et que «la marge de manoeuvre budgétaire du continent est moins grande», la BAD a réellement sonné «le réveil de l'Afrique».
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