À l'occasion de la Journée internationale de la lutte contre l'abus et le trafic de drogues, observée mardi, le Secrétaire général Ban Ki-moon a prévenu aujourd'hui dans un message que près de « la moitié de la cocaïne transitant illégalement par l'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale y reste ».
Ainsi, les pays de transit africains ne sont plus de simples maillons de la chaîne d'approvisionnement vers l'Europe, ils sont devenus des pays de destination. Souvent dotés d'institutions judiciaires et financières faibles, ils sont très vulnérables.
« Ces changements dans les habitudes de consommation des drogues compromettent les acquis en matière de développement durable et de bonne gouvernance obtenus à grand-peine » sur le continent, déplore M. Ban.
En outre, les milliards de dollars issus du trafic de drogues financent les activités terroristes de par le monde et incitent à commettre d'autres crimes tels que la traite des êtres humains et le trafic illicite d'armes et de personnes.
« Les filières de la drogue et les réseaux criminels associés menacent l'état de droit. De plus, l'impunité dans laquelle les trafiquants se livrent à leurs méfaits génère une peur immense et sème la déception à l'égard de la gouvernance à tous les niveaux », relève le Secrétaire général.
L'Amérique centrale, par exemple, fait face à une montée de la violence qui est le fruit du crime organisé transnational et du trafic de drogues, observe-t-il, soulignant que la région détient à présent le record mondial du nombre d'homicides.
En Afghanistan, le développement est entravé par la concentration d'opiacés la plus élevée au monde. Dans certaines parties du Myanmar, les cultivateurs, piégés par l'insécurité alimentaire, sont poussés à la culture du pavot du fait de ses retombées commerciales.
Les conventions établies par l'Organisation des Nations Unies dans les domaines de la drogue, du crime et de la corruption constituent un solide point de départ pour rechercher des solutions mondiales à ces problèmes, estime Ban Ki-moon.
« Pris dans leur ensemble, ces instruments permettent d'équilibrer la démarche visant à mettre un terme au trafic, à proposer aux producteurs de cultures commerciales d'autres moyens de subsistance viables et à faire en sorte que les consommateurs de drogues recouvrent leur santé et leurs droits fondamentaux. »
« Les efforts que nous déployons aux fins du développement et de la lutte contre la drogue et le crime gagneront en efficacité si nous les ancrons dans des partenariats avec les jeunes, la société civile, les gouvernements et la communauté internationale. En travaillant ensemble, nous pouvons soulager les souffrances de millions de personnes et briser l'emprise de la drogue et du crime sur les pays, les sociétés et les familles », a conclu le Secrétaire général.
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