Selon le mouvement islamiste, il s'agit d'une manière de se mettre en conformité avec la charia. La population, impuissante face aux hommes d'Ansar Dine, n'admet pas les destructions de mausolées. Au-delà des frontières maliennes, on se dit aussi choqué par ce qu'il s'est passé à Tombouctou.
L'érudit mauritanien Mohamed el-Mokhtar Ould Bah, président de l'université moderne de Chinguetti, auteur d'une des traductions en français du Coran, parle avec prudence d'actes inopportuns. Il décrit à RFI le nouvel assaut des islamistes du cimetière des Trois Saints ce dimanche 1er juillet : « Avec des pelles, des pioches, des marteaux et un peu de tout, ils ont détruit le mausolée de Cheikh Sidi el-Mekki, celui de Cheikh Bouh Kazoum et de Cheikh Sidi Mohamed Iboun Oumar.
Les trois mausolées sont pratiquement à terre. » Cette ville qu'on surnomme « La Cité des 333 Saints », une ville ancienne, carrefour de l'islam, a été classé jeudi dernier sur la liste du Patrimoine mondial en péril de l'Unesco. D'ailleurs, « sur seize mausolées classés patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, huit sont à terre ». Ce chercheur explique la position des membres d'Ansar Dine. « Les gens d'Ansar Dine disent que ce qu'ils sont en train de faire, c'est ce que recommande l'islam.
Parce qu'aucune tombe ne doit dépasser les vingt centimètres de hauteur. En dehors de ça, ça doit être détruit. Et c'est ce qu'ils sont en train de faire. » Mohamed el-Mokhtar Ould Bah constate l'impuissance de la population et son indignation face à ce qu'il se passe : « La population est choquée. Mais elle n'y peut rien. Elle a la main vide. Elle n'a pas d'armes, rien. Elle ne peut pas riposter. Et même message de la notabilité à faire comprendre aux gens de ne pas faire la violence, d'observer et de rester calme.
C'est ce qu'on est en train de vivre à Tombouctou actuellement. Mais tout le monde est choqué. » D'autres réactions politiques Les destructions des mausolées de Tombouctou ont été largement condamnées à l'intérieur du Mali. Bamako dénonce la furie destructrice de ces actes assimilables à des crimes de guerre et menace les auteurs de poursuites. Ce dimanche, par la voix de sa ministre de l'Artisanat, de la Culture et du Tourisme, Diallo Fadima Touré, le Mali appelle les Nations unies à agir pour protéger Tombouctou et son patrimoine.
La France condamne tout en appelant à la « fin de ces violences ». L'Unesco qualifie ces destructions de « nouvelle tragique ». De son côté, le Maroc appelle à une intervention urgente de la communauté internationale pour protéger ce patrimoine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire