31 oct. 2012

Les Crimes Rituels en Hausse au Cameroun, Gabon et Togo


La semaine dernière, le Cameroun et le Gabon ont fait l’actualité au niveau de l’Afrique centrale. En milieu de semaine, d’abord ce fut le cas du Cameroun qui a captivé les attentions. La pratique de trafic d’organes sur les morts déposés à la morgue de l’hôpital de Douala ainsi que la disparition des dépouilles dans cette même morgue ont été dénoncées par l’Association camerounaise de défense des droits des jeunes (ACDJ). D’après cette ONG, une vingtaine de corps ont été profanés dans cet hôpital ces derniers temps.

Selon les informations, le 23 août 2012, le corps d’un jeune homme décédé avait été déposé à la morgue dudit hôpital. La sœur aînée du défunt surprendra l’un des employés de la morgue ouvrant le ventre du défunt pour lui extraire certains organes, après lui avoir coupé les cheveux, les ongles et les poils du pubis. La dame va saisir les autorités et ameuter les médias. D’autres personnes qui avaient vécu des cas similaires mais gardé le silence, vont s’inspirer d’elle. Elles sortiront de leur réserve pour mettre leur situation sur la place publique. 

Cela a amené le ministre de la santé à suspendre et révoquer quatre agents de la morgue après qu’il eut fait une descente à l’hôpital de Douala. Il a déclaré avoir sifflé la fin de la récréation et promis de renforcer la sécurité de toutes les morgues au Cameroun. « Le personnel coupable de traitements inhumains et dégradants sera sévèrement sanctionné », a-t-il laissé entendre. Depuis 2006, on enregistrerait chaque mois au Cameroun au moins un crime rituel.

Au Gabon, selon l’Association de lutte contre les crimes rituels (ALCR), il est comptabilisé plus de quarante assassinats depuis le début de cette année. Ce chiffre serait en forte hausse par rapport à 2010. Le patron de l’ALCR a dénoncé la passivité de la justice face à des commanditaires connus qui seraient des personnalités influentes.

Au Togo, en 2011 et sur plusieurs mois, des crimes rituels ont eu lieu face auxquels les autorités étaient demeurées indifférentes malgré la récurrence. Il aura fallu de multiples dénonciations et critiques acerbes de la part des médias, pour que les pouvoirs publics donnent finalement l’impression de prendre le taureau par les cornes. Ces crimes ont consisté en des enlèvements de jeunes filles que l’on retrouvait dans des broussailles, le sein et le sexe sectionnés. Près d’une vingtaine de jeunes filles auront ainsi disparu puis retrouvées en état de décomposition. Depuis que les autorités s’y sont impliquées, et que certains suspects ont été mis sous les verrous, ces crimes se sont estompés pour le moment.

Cependant dans le courant du mois dernier, un féticheur sera arrêté dans un village situé à une vingtaine de kilomètres à l’est de Lomé. Chez lui, près d’une quarantaine de crânes humains et d’autres parties ont été retrouvés. A ce jour, il est toujours dans les liens de la détention. Dans une déclaration qu’il a eu à faire peu après son arrestation, il a révélé travailler pour des prêtres et certains haut placés.

La question qui se pose face à tout cela, après plusieurs siècles de colonisation et la christianisation qui en a résulté, est de savoir si le christianisme a réellement été profitable pour l’Afrique et les Africains. Au regard de la récurrence des crimes en tous genres sur le continent ces dernières années et surtout des crimes rituels, force est de constater que même si le christianisme a connu dans les décennies passées un certain rayonnement, aujourd’hui, on a l’impression d’être en face d’une marche à reculons.

Rien de plus vrai, si l’on voit comment des hommes et des femmes, en quête aveugle de richesse, de jouissance du pouvoir et de cure de jouvence, s’activent autour de toutes sortes de marchands d’illusion. Peu importe les moyens. On peut y parvenir en sacrifiant son congénère. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire