7 janv. 2012

Bikutsi : La chanson qui dérange


Depuis quelques semaines, l’artiste Amazone est l’objet de toutes les attentions. Non seulement parce que «Ayong bininga», la chanson phare de son premier album, «Ayong bininga» (disponible depuis sept mois), est l’un des plus écoutés dans les cabarets et autres débits de boissons de Yaoundé, mais surtout parce que, d’après la rumeur, elle a été suspendue par le ministre des Arts et de la Culture à la demande de la Socam. Motif, cette chanson est obscène.

«Ayong bininga» est un bikutsi joué en langue ewondo. La chanson comporte des propos qui ont directement trait au sexe, comme «Elang». Sans aucune figure de style. A la Société camerounaise de l’art musical (Socam), Sam Severin Ango, le chargé de la communication, explique que «le cas Amazone pose problème à cause des obscénités qui sont prononcées dans sa chanson, c’est un cas sur lequel nous travaillons». Il poursuit: «Elle n’a pas été suspendue, mais nous sommes gênés par cette affaire». Des sources indiquent pourtant qu’Odile Ngaska, la présidente du conseil d’administration de la Socam, a écrit au ministère des Arts et de la Culture, de même qu’au ministre de la Promotion de la femme et de la famille, pour attirer leur attention sur cette œuvre. Ce que ne réfute pas Sam Severin Ango. «Cela a été envisagé», indique-t-il.

Un autre problème se pose: la chanson querellée n’est pas exactement celle qui se trouve dans l’album, mais plutôt celle qui, jouée dans les cabarets, comporte les ajouts qui posent problème. «Lors d’un show dans un cabaret [Le Parigo, il y a quatre mois, Ndlr], alors que j’avais pris un verre de trop, j’ai été appelée à jouer «Ayong bininga». Pendant que je jouais, j’ai prononcé les mots qui sont dans la chanson ‘bis’ et cette version a été enregistrée et mise sur le marché par des pirates», explique Amazone. Ces explications sont aussi celles qu’elle a données hier aux administrateurs de la Socam dont elle est membre.

Ces derniers semblent avoir été cléments, puisque, selon Sam Severin Ango, un communiqué a été signé par Odile Ngaska à la suite de cette rencontre. «Dans ce document, il est clairement indiqué que la Socam n’encourage pas les obscénités dans la musique. Nous avons pour mission de défendre les droits des artistes et pas de les censurer. En plus, l’œuvre querellée ne figure pas dans son album.

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