En République démocratique du Congo, des réactions fusent de partout
pour dénoncer l'ampleur que prend le phénomène « Mabanga » (dédicace)
dans la musique congolaise. La dernière en date est celle de Jacques Lutumba Kobi, dit vieux Boa,
cet auteur-compositeur et producteur congolais pour qui, le phénomène «
Mabanga » constitue un frein pour le développement du pays en général
et, en particulier, de la musique congolaise.« Le systeme de Mabanga que tous nos musiciens défendent à davantage
sombré le pays dans un chao inacceptable Au lieu de nous aider et aider
le pays dans la situation de chômage .
Ils défendent l'indéfendable dans leur systeme de Mabanga pourvu qu'ils
aient l'argent pour satisfaire leur égoïsme. Cependant, ils s'en foutent
de la souffrance du peuple », s'est insurgé cet ancien secrétaire
chargé de la mobilisation au sein du mouvement de la jeunesse du MPR
(Mouvement populaire de la révolution, parti unique) sous le maréchal
Mobutu. Dans une interview accordée récemment à Radio Okapi, il a dénoncé : «
Dans Mabanga, nos musiciens défendent les anti-valeurs telles que la
corruption, les mensonges du gouvernement, ces investissements
frauduleux, ses constructions en poudre et ne dénonce jamais le chômage
en République démocratique du Congo qui est à 97%, les hôpitaux sans
médicaments, l'analphabétisme qui est à 67%, la presse qui n'est pas
libre, les viols à l'Est, etc. ». Et de déplorer : «Alpha Blondi et beaucoup de musiciens de Jamaïque
ont beaucoup aidé leurs pays notamment à se libérer de la dictature des
gouvernants, des mensonges des gouvernants, pas chez nos musiciens trop
égoïstes et c'est triste ».
Pour certains, «Ce fameux système de Mabanga est l'incarnation même
l'immoralité politico-sociale qui a fait tomber notre pays au niveau où
il se trouve. Quand même un haut responsable politique congolais
défendait cette immoralité culturelle sur radio okapi ». Poursuivant ses propos, il fait observer qu'à chaque peuple, sa
culture : « j'ai eu les larmes ce jour-là. Le mal est tellement profond
que même l'arrêté du ministre de l'Information, Lambert Mende, n'a eu
aucun effet et personne ne pouvait espérer autre chose que cela ». Reste que le gouvernement congolais s'implique dans cette lutte pour
redonner de la valeur à la musique congolaise qui ne fait qu'évoluer
dans les insanités.
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