19 avr. 2012

Le studio de James Cameron derrière la ressuscition de Tupac


Le monde entier a cru voir un fantôme mais ce n'était qu'un vieil effet spécial remis au goût du jour. Sensation virtuelle du week-end sur le web, la performance dans un festival californien du rapper US Tupac Shakur, décédé en 1996, suscite des interrogations et des commentaires sur la planète hip hop comme sur la toile. Le très sérieux journal américain «The Wall Street Journal» a donc mené l'enquête.

Derrière la résurrection du légendaire interprète de «California Love» se cachent la patte et l'expérience de Digital Domain Media Group, un studio spécialisé dans les effets spéciaux, co-fondé en 1993 par James Cameron, réalisateur entre autres de «Titanic» et père du film qui révolutionné la 3D, «Avatar». C'est Dr. Dre lui même, ami et producteur du rappeur assassiné à Las Vegas, qui a sollicité les services du studio. «Créer un être humain sous une forme synthétique est la chose la plus compliquée à réaliser», a expliqué Ed Ulbrich, le responsable de la création de l'entreprise californienne.

Le studio a pourtant gagné sept Oscars pour ses effets spéciaux à couper le souffle comme dans «L'étrange histoire de Benjamin Button» en 2008. Ed Ulbrich a également précisé que la performance virtuelle du chanteur au plus de 75 millions d'albums vendus n'avait pas été générée à partir d'archives de ses concerts mais était une pure création. Tout en promettant que «ce n'était qu'un début». Même si la facture pour ce concert unique s'élève à plus de 100 000 dollars ( environ 90 000 euros). 

Une technique du XIXe siècle pour la projection

Contrairement à ce qui a été annoncé, ce n'est pas un «Tupac» en hologramme (en 3D) qui bouge sur la scène mais une image projetée en 2D grâce à un effet visuel développé en 1862 et popularisé sous le nom de «Pepper's ghost» ( le fantôme de Pepper) du nom de son promoteur, John Pepper. Dans sa version ultra-moderne, le «Pepper's Ghost» utilise un projecteur haute-définition qui diffuse l'image au sol sur une surface réfléchissante.

L'image se reflète alors sur une vitre inclinée - le plus souvent à 45°sur la scène - et invisible aux yeux du public. Ce procédé est déjà utilisé dans les parcs d'attractions pour simuler des fantômes. La question qui est sur toutes les lèvres : ce «Tupac virtuel» se lancera-t-il dans une nouvelle tournée aux côtés de ses acolytes Snoop Dogg et Dr. Dre ? Un proche du producteur US a expliqué au «The Wall Street Journal» que l'idée devrait se concrétiser mais prendrait des mois voire des années à se réaliser. Les techniques actuelles limitent encore le rêve de millions de fans de revoir leur artiste adulé sur scène.

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