6 juin 2012

La Communauté Arabe s'oppose aux Groupes Islamistes

La communauté arabe malienne poursuit encore ce mardi 5 juin ses discussions en territoire mauritanien, non loin de la frontière avec le Mali. Beaucoup d'élus, de notables et de chef de tribus, aujourd'hui réfugiés dans les pays voisins, participent à ce congrès. L'objectif est de positionner la communauté arabe face a la crise au nord du Mali.
Mais la communauté a d'abord lavé son linge sale en famille, en mettant en accusation ceux qui au sein de la communauté sont complices d'Aqmi et des narco-trafiquants.C'est dans un climat de réglement de compte qu'a démarré ce congrès de la communauté arabe. Cible des participants en colère : ceux qui dans les milices arabes n'ont pas empêché Aqmi et Ansar Dine de prendre le contrôle de leur ville, en particulier celle de Tombouctou.
Elus, notables ou chefs de factions arabes, les ont accusé avec beaucoup de véhémence d'être complices d'Aqmi et des narco-trafiquants, dont le FNLA créé tout récemment serait le faux nez.Des témoins indiquent que des femmes participant à la réunion ont pris la parole pour dire au FNLA : « c'est de votre faute si aujourd'hui nous sommes chassées de chez nous, c'est vous qui permettez qu'un groupe terroriste étranger occupe notre ville. Les miliciens arabes ont tenté de se défendre, nous ne sommes pas complices, alors pourquoi ne les combattez-vous pas ? ».
La séance houleuse a failli dégénérer en bataille rangée.Selon l'un des observateurs de la réunion, l'ensemble de la communauté arabe veut défendre l'unité de la République du Mali, et s'opposer aux groupes étrangers, Aqmi, Mujao et crime organisé.À l'issue de ce congrès, les participants devraient élire un bureau politique et se doter d'un porte-parole. Bureau qui serait mandaté pour faire valoir les positions de la communauté auprès des partenaires régionaux et internationaux.
Mahamadou Dicko: «Privilégier la concertation et le dialogue »
Le président en exercice de l'UA (Union africaine), le béninois Yayi Boni, propose le déploiement dans le nord du Mali de soldats africains sous l'égide des Nations unies.Mahamoud Dicko, président du Haut conseil islamique malien, ne rejette pas cette possibilité, même si selon lui, le dialogue doit encore être privilégié avec Ansar Dine et le MNLA.
« Si le peuple malien aujourd'hui se trouve agressé, et qu'il n'y a pas d'autres recours que d'amener des soldats, pourquoi pas. Mais je pense qu'il faut privilégier encore le dialogue ou la concertation, parce que tous ceux qui sont en face, pour nous, ce sont des Maliens. Ces Maliens-là, je pense que nous devons parler encore ensemble et se comprendre.
Je ne dirais pas non [à une éventuelle intervention de la Cédéao, NDR], si sur le dialogue on n'arrive pas vraiment à résoudre le problème. Le Mali ne peut pas rester éternellement divisé ! Il faut trouver quand même une solution pour reconquérir l'intégrité territoriale de notre pays.
Ce que je pense être excessif, c'est demander la partition de ce pays. Ce serait extrêmement grave de demander à diviser ce peuple-là, qui est tant uni ! Uni par le sang, uni par l'histoire... Uni par tout ! Si on demande vraiment la partition de ce pays, ce serait aller trop loin, de mon point de vue.
L'application de la charia aussi, ne se fait pas par le bout du fusil. Personne ne peut venir nous imposer la charria. Il faut laisser le peuple ! Personne ne nous a imposé l'islam !Donc, on n'a pas besoin qu'on vienne nous imposer la charia ! C'est leur point de vue, c'est leur vision, comme d'autres, aussi, ont leur point de vue. Il faut tous ensemble qu'on discute de ce qui est possible et de ce qui n'est pas possible ».

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