24 juil. 2012

La Première Usine Publique du Continent Africain de Médicaments Antirétroviraux



La première usine publique du continent africain de médicaments antirétroviraux (ARV) contre le sida a été inaugurée le 21 juillet à Maputo en présence du vice-président brésilien Michel Temer, dont le pays a financé en grande partie le projet.


La date de l’inauguration de cette usine fabrication de médicament ARV au Mozambique n’a pas été choisie au hasard. Le lendemain, la 19e conférence internationale sur le sida s'est ouverte à Washington avec quelque 25 000 participants de 190 pays avec un objectif : mettre fin à la pandémie.
Quelques jours auparavant, l’Onusida rendait public son rapport annuel. Le recul le plus spectaculaire du nombre de décès a été constaté en Afrique subsaharienne, selon le rapport. Et ce, grâce à l’augmentation de la proportion de séropositifs traités avec des antirétroviraux (ARV), qui a augmenté de 19 % sur 2010 pour atteindre 56 %.
Médicaments fabriqués au Brésil, emballés au Mozambique
« Aujourd'hui nous assistons au lancement de la production (...) Les médicaments, qui étaient fabriqués au Brésil, seront emballés ici au Mozambique, certifiés et distribués aux Mozambicains », a déclaré Michel Temer, vice-président brésilien.
En fait, la production sur place des comprimés doit débuter en fin d'année. Une centaine de techniciens mozambicains et d'autres employés sont en formation, notamment au Brésil.
Un projet au long court
L'idée de cette usine remonte à l’année 2003. En visite officielle au Mozambique, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait alors accepté d'étudier la possibilité d'implanter une usine de fabrication d’antirétroviraux génériques.
En 2008, les études de faisabilité réalisées, le projet est officiellement lancé à l’occasion du 2e voyage officiel du président brésilien au Mozambique. Fruit d'un transfert de technologie sud-sud, qualifié à l'époque par le président Lula d'« obligation morale », l’usine a été financée par le Brésil à hauteur de $ 23 millions et par le géant minier brésilien Vale, implanté dans le pays, pour un montant de $ 4,5 millions.
En banlieue de Maputo, l’usine a reçu la visite de Luiz Inacio Lula da Silva en 2010, qui y voyait le symbole« de l'excellent partenariat entre les peuples brésilien et mozambicain (...) dans les domaines public et privé ». Le Brésil dispose d'une industrie pharmaceutique publique puissante, qui produit de nombreux génériques, notamment des ARV depuis 1996.
Le Mozambique compte plus de 2,5 millions de séropositifs, soit près de 12 % de la population et seuls 291 000 personnes ont accès au traitement par anti-rétroviraux, selon le ministère de la Santé.
Si en Afrique, des groupes pharmaceutiques privés ont déjà ouvert de petites unités de production d'ARV, notamment en Afrique du Sud, au Nigeria et en Ouganda, l'usine mozambicaine est le premier établissement public.

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