30 juil. 2012

Le puzzle, premier roman de Carnaud Atomo Mengue


Le journaliste gabonais de renommée internationale, Carnaud Atome Mengue vient de mettre au service de l'humanité une première production littéraire qui a déjà surpris la critique par la qualité de son style et le caractère actuel des maux qu'il dénonce.
« Des effluves de musique venaient aiguillonner mes pensées, ils titillaient ma mémoire, chatouillaient tout mon être. C'était du Albert Emvo ». C'est ainsi que commence (P.7) ce roman qui, écrit dans un style parfaitement poétique, n'en demeure pas moins une oeuvre profondément engagée. Les premiers mots que Carnaud Atomo Mengue a fixé dans son "Puzzle. Fragments de mémoire", plongent le lecteur dans les souvenirs d'une époque à peine révolue, où le village était encore la terre de tous les bonheurs, où les maisons de terre battue étaient encore un luxe, les expéditions dans les plantations ou la forêt une occasion d'enseignement et la famille une véritable forteresse. Le jeune écrivain parcourt ainsi ce passé, d'un coup de crayon nostalgique et évoque avec une souffrance certaine le besoin de vengeance dans une société où le vice a fini par réveiller l'animalité de l'homme en quête de pouvoir.
Cette oeuvre raconte en effet le retour aux sources d'un jeune homme vivant à Mpongo la capitale bagnolaise. Son retour à Kamkam, dans la ville de Yemo, se confond avec le meurtre du petit Filip. Un meurtre crapuleux pour des besoins rituels. La souffrance provoquée par l'assassinat de celui qui était le dernier d'une grande fratrie va amener sa famille à pratiquer le rite de l'évess. Un rite qui serait l'équivalent de "taper le diable" chez d'autres populations et qui aurait le mérite de punir les auteurs ou les commanditaires de meurtres à des fins fétichistes ou de pouvoir. L'écrivain prône ainsi la loi du talion (oeil pour oeil, dent pour dent) dans une société où la justice, qui punit de temps à autres les exécutants d'assassinats, laisse libres et sans inquiétude les commanditaires et donc les véritables bénéficiaires de ces forfaits.
Carnaud Atomo Mengue effleure ainsi la sociologie, la psychologie, l'anthropologie culturelle, le droit coutumier et la métaphysique puisqu'il conclut ses pages en ces termes : « nul humain ne doit avoir la prétention de disposer de la vie d'un autre humain. Le cas échéant, il le paierait au prix fort, c'est la loi du Karma. 'Tu ne tueras point', c'est ainsi écrit dans le livre de Dieu » (pp. 196-197). Le Puzzle, qui a été présenté dernièrement dans un hôtel de Libreville, a été publié aux éditions gabonaises ODEM. Il est déjà en vente. Comme l'a souligné l'invité Albert Ngou Ovono, lui aussi homme de lettres, « ce livre appartient désormais aux critiques et aux lecteurs » et c'est à eux de décider de ce qu'il vive ou disparaisse.

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