Après l’euphorie suscitée par les JO de Londres, les regards des passionnés de la plus imposante manifestation sportive de la planète sont déjà tournés vers Rio 2016. En Afrique pendant ce temps, on se permet de faire un grand bond dans le futur en tablant sur une organisation africaine des Jeux en 2024.
Chaque fois que l’Afrique se permet de rêver à organiser les JO, cela déclenche ou réveille le scepticisme. Même et en majorité auprès d’Africains. Ce fut encore le cas ces derniers jours, quand le Kenya, le Maroc, l’Egypte ou encore l’Afrique du Sud ont fait connaître ou réaffirmé leurs ambitions olympiques. Des réseaux sociaux ont été des porte-voix de cet afro-pessimisme ambiant.
Si on peut évoquer ces volontés d’organisation au conditionnel pour les trois derniers Etats précités, côté kenyan, on y croit dur comme fer. Du moins, c’est l’état d’esprit des plus hauts dirigeants. Sur le sujet, dans une récente interview accordée au confrère britannique « The Financial Times », Raila Odinga, actuel Premier ministre du Kenya, s’est montré sûr de lui et de sa terre natale, quand il déclarait : « Le temps est venu pour l’Afrique subsaharienne d’accueillir les Jeux. L’économie de la région va exploser pendant la prochaine décennie et l’organisation des JO apporterait un soutien psychologique ainsi que d’immenses bénéfices en termes d’investissement dans les infrastructures ».
Bien évidemment, le coût de cette géante ambition n’est pas modeste ; il est estimé à 15 milliards de dollars (près de 6.750 milliards de fcfa) par des experts. Londres 2012 a valu au contribuable britannique 11,5 milliards d’euros (environ 7.544 milliards de fcfa). Ces chiffres sont certes astronomiques pour les budgets annuels des Etats d’Afrique, mais demeurent mobilisables, à condition qu’on s’y prend à temps et surtout en respectant les règles de l’art, en tirant des enseignements d’un passé récent.
En matière d’organisation de compétitions mondiales, l’Etat sur lequel il faut tirer des exemples sur le continent noir demeure l’Afrique du Sud qui a déjà eu à abriter de grand-messes mondiales de rugby, cricket et de foot. Plusieurs infrastructures du Mondial 2010 de foot demeurent inutilisées ou peu exploitées, deux ans après l’épreuve. Une donne qui avait poussé le pays de Jacob Zuma à ranger dans les tiroirs son souhait de candidater pour l’organisation des JO 2020.
En dehors de la première puissance économique de l’Afrique, il faut remonter au nord du continent noir pour retrouver de sérieux et potentiels bons candidats pour organiser une gigantesque épreuve comme les JO. En 1968 et 2004, l’annonce du Kenya de se porter candidat pour accueillir les JO avait fait de lui la risée d’une bonne partie de la presse sportive internationale. La donne a beaucoup évolué depuis lors.
Il demeure largement possible à l’Afrique de rogner sur les fruits de sa croissance annoncée pour les prochaines années pour s’offrir le "luxe" de l’organisation des Jeux. D’autant plus qu’une candidature « made in Africa » et surtout bien ficelée enchanterait énormément le Cio (Comité international olympique) ; un peu comme la Fifa avait été ravie d’accueillir l’intérêt de l’Afrique du Sud d’abriter le Mondial 2010.
La balle est dans le camp des décideurs politiques et économiques africains. Organiser les JO, c’est aussi donner des gages de la volonté du continent noir de compter parmi les « Terriens » à qui rien n’est impossible.
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