20 mars 2013

Dailymotion mise sur l'international pour accélérer sa croissance


La plate-forme de vidéos française a seulement huit ans d'existence et une histoire déjà mouvementée. Mais il a trouvé son modèle économique.

Rien n'est encore signé, mais Dailymotion s'apprête bien à changer d'actionnaire . Une étape de plus dans la vie courte mais agitée de ce symbole du monde de l'Internet français. Fondée en même temps que son rival YouTube en 2005 par Benjamin Bejbaum et Olivier Poitrey, à l'époque à peine trentenaires, la société innove alors en proposant aux internautes français une plate-forme où ils peuvent voir et poster leurs propres vidéos. Le succès est immédiat. Les ennuis aussi.

Dailymotion doit faire face à une fronde de certains ayants droit qui se plaignent de voir leurs contenus mis en ligne à leurs dépens. Plusieurs procès plus tard, la justice reconnaît à la société française son statut d'hébergeur, malgré quelques condamnations (270.000 euros notamment à verser au groupe TF1, qui en réclamait 80 millions l'an dernier pour avoir tardé à supprimer certains de ses contenus, dont un spectacle de Gad Elmaleh). Entre-temps, la plate-forme s'est dotée d'une technologie permettant de bloquer la mise en ligne de contenus protégés.

Si Dailymotion a longtemps cherché son modèle économique, levant 50 millions d'euros entre 2007 et 2009, il serait aujourd'hui rentable. Il aurait généré environ 40 millions d'euros de chiffre d'affaires l'an dernier. La quasi-totalité est générée par la publicité. Mais Dailymotion compte accélérer sa croissance grâce aux contenus payants et à l'internationalisation. Sur le payant, il possède déjà une offre de vidéo à la demande net a lancé fin 2012 un service de vidéo par abonnement destiné aux enfants . D'autres seraient à l'étude. Objectif : rééquilibrer les sources de revenus.

Un positionnement stratégique

Quant à l'international, Dailymotion est aujourd'hui le douzième site vidéo le plus consulté au monde, avec 116 millions de visiteurs uniques (source comScore en janvier). Et cela fait déjà plusieurs mois que la France n'est plus son premier marché en termes d'audience (12,1 millions de visiteurs uniques selon Nielsen NetRatings en janvier). 

Il s'agit des Etats-Unis, où la société a d'ailleurs ouvert des bureaux, installant notamment son équipe de contenus « premium » à New York. D'autres marchés sont en plein boom, comme la Turquie. Dailymotion a compris qu'il ne pouvait rivaliser avec YouTube dans la course aux droits, mais le français tente de se positionner sur des niches, des sports extrêmes aux créations humoristiques, en passant par des partenariats avec des médias locaux.

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