La performance du nouveau maillot jaune et de ses équipiers a fait l’objet de nombreux commentaires faisant resurgir l’ombre du dopage.
L’attaque de Christopher Froome dimanche dernier, à Ajaccio, dans la côte du Salario avait mis le feu à la mèche. Le gigantesque pétard qui lui était rattaché a fini par exploser samedi dans la montée vers Ax 3 Domaines.
Agacés par les commentaires relatifs à leur manque de panache tout au long d’un Tour 2012 que les suiveurs avaient rebaptisé en "Tour de l’ennui", les Sky tenaient à apporter leur réponse sur la route.
"On a trop souvent dit que nous roulions toujours défensivement, avec l’œil fixé sur les watts, jugeait Dave Brailsford, le manager de l’équipe britannique. Nous trouvions ces critiques déplacées et injustes pour nos coureurs. Cette année nous avons donc pensé à attaquer et avons construit notre sélection dans ce but. Je crois que samedi, nous avons montré que nous pouvions avoir du panache…"
Après l’impressionnant travail de sape de ses équipiers Kiryienja, Kennaugh et Porte, fatal à tous les autres favoris de ce 100e Tour de France, Chris Froome plaça son attaque à cinq kilomètres du but pour s’imposer avec 51 secondes de mieux que… son partenaire Richie Porte, le premier non-Sky, Valverde, pointant à 1:08.
Cette démonstration collective fit foisonner nombre de commentaires sur les réseaux sociaux qui voyaient ressurgir là le sceptre du dopage.
En escaladant la montée finale de 8,5km en 23:14, Froome a réalisé la troisième performance de l’histoire derrière celles de Laiseka (2e en 2001 avec 22:57) et d’Armstrong (3e en 2001 avec 22:59).
Les scientifiques de la physiologie sportive se sont très rapidement penchés sur les données de l’effort du Britannique. Energylab, la société belge spécialisée en performance sportive et en charge de l’entraînement des coureurs de chez Lotto-Belisol, a ainsi analysé que Froome avait développé 435 watts durant 24 : 41 (soit 6,39 watts par kilo). Complexe, ce calcul vise à mesurer la puissance développée sur une ascension, le rapport poids/puissance étant considéré comme le meilleur indicateur du niveau de performance. "Il s’agit d’une prestation de très haut niveau mais parfaitement crédible et humaine, juge ainsi Paul Van Den Bosch, l’entraîneur de Sven Nys et de plusieurs coureurs de l’équipe Lotto-Belisol. Sur une montée courte comme celle menant à Ax 3 Domaines, ce n’est pas vraiment surprenant pour un athlète de cette envergure. Ce qui l’est plus, c’est celle de Contador qui a développé 361 watts. On aurait pu attendre mieux de sa part."
La performance de Froome est en effet encore loin des 455 watts développés par Armstrong en 2001 mais très proche des 434 watts de… Alberto Contador en 2010. L’Espagnol a donc perdu 73 watts en l’espace de trois saisons. Et si c’était sur ce constat qu’il fallait s’interroger ?
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