Youssou Ndour pourrait être candidat à la présidentielle sénégalaise.
Un pas de plus pour Youssou Ndour sur la route de la présidence du Sénégal: son avocat Mbaye Jacques Ndiaye a retiré, lundi 12 décembre, un dossier de candidature pour son client. L’interprète de Birima, leader du mouvement Fekkee ma ci boole et patron du groupe de presse Futurs-Médias a prévenu qu’il se rendrait disponible pour la campagne présidentielle à partir du premier janvier prochain. Le magazine américain Forbes considère d’ailleurs que Youssou Ndour est la deuxième personnalité africaine la plus influente, tous pays et toutes générations confondus. Se muera-t-il en lutteur dans l’arène sénégalaise?…L’opinion africaine juge encore incongrue l’idée de voir un chanteur accéder à une aussi haute fonction politique. Si l’on fait traditionnellement vibrer la corde vocale dans les concessions des chefs africains, c’est pour les louer, pas pour sous-louer leur fauteuil. Entre chantre et chanteur politisé, il y a un pas que le griotisme ne semble pas prêt à franchir.
Hors du continent, pourtant, les musiciens ont tenté le pari du pouvoir depuis bien des années. L’artiste de bossa nova Gilberto Gil chantait des titres engagés bien avant de devenir ministre de la Culture du président brésilien Lula da Silva de 2003 à 2008. En Australie, le leader du groupe de rock Midnight Oil, Peter Garrett, fut élu député du Parti travailliste, avant d’obtenir, en 2007, le poste de ministre de l’Environnement. En Grèce, les chanteuses Melina Mercouri et Nana Mouskouri ont été respectivement ministre de la Culture et députée au Parlement européen.
Quoi de plus normal? Nombre d’artistes engagés transmettent des messages politiques. Au Sénégal, les rappeurs ne sont-ils pas en première ligne du mouvement Y en a marre? Youssou Ndour, avant d’être candidat, n’hésite pas à évoquer des sujets plutôt prosaïques comme les délestages électriques dans Leundeum gui, adaptation de Ob-La-Di Ob-La-Da des Beatles.
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